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Nous sommes à Margaux : le Château Durfort-Vivens est un Second Grand Cru classé au riche passé préservé sur un terroir exceptionnel.

Situé sur les communes de Margaux, Cantenac et Soussans, le vignoble de Durfort-Vivens plante ses racines sur des croupes de graves profondes et particulièrement pauvres déposées par les lits successifs de la Garonne à l’ère Quaternaire. Ce grand terroir offre une maturité précoce et optimale au cabernet-sauvignon, gage de l’élégance caractéristique des grands Margaux.

Le Château Durfort-Vivens doit son nom aux Durfort de Duras, puissante famille du Sud-Ouest qui s'installe à Margaux au XIVe siècle. La qualité du vin de Durfort est appréciée dès la fin du XVIIIe siècle, comme en témoigne l'ambassadeur en France et futur président des Etats-Unis Thomas Jefferson, qui le place aussitôt après Lafite, Latour et Château Margaux dans ses carnets de voyage. En 1824, le vicomte de Vivens ajoute son nom à celui des Durfort et la renommée du domaine atteint son apogée : le millésime 1844 est vendu plus cher que tous les Seconds Crus de l'appellation Margaux ! Le château Durfort-Vivens est ensuite acheté par des négociants bordelais, Richier et de La Mare, avant d’être revendu en 1937 à la Société Château Margaux dont la famille Lurton est alors l’un des principaux actionnaires. Lucien Lurton, passionné de vin et grand défenseur des terroirs vinicoles, acquiert en 1961 et restaure ce vignoble d'exception. En 1992, son fils Gonzague Lurton hérite de la propriété.

Le vin doit se faire d’abord dans les vignes

Lorsque Gonzague Lurton reprend les rênes de la propriété en 1992, il a bien conscience qu’un terroir exceptionnel comme celui de Durfort-Vivens impose un engagement tout autant d’exception. En rachetant l’exploitation à Château Margaux en 1961, son père Lucien avait déjà entreprit de rendre son identité au vignoble. Gonzague se lance le défi de lui rendre son âme. Gonzague Lurton est passionné : il observe, goûte, sélectionne. Rien ne lui échappe ni n’est laissé au hasard, le travail parcellaire qu’il entreprend est immense. Il s’entoure des conseils de l’œnologue Jacques Boissenot, mémoire de l’expression des grands terroirs médocains et plus précisément du style unique de Margaux. D’une superficie de 55 hectares, l’encépagement comprend 70 % de cabernet-sauvignon pour 6 % de cabernet franc et 24 % de merlot sur le terroir de graves profonds du quaternaire. Après des vendanges manuelles, la vinification parcellaire dans des cuves béton et bois permet de laisser s’exprimer chaque lot, avant un élevage de 18 mois en barriques dont 40 à 45 % de barriques neuves selon le millésime.

« Notre philosophie : mettre tout en œuvre, des vendanges jusqu'à la mise en bouteille, pour que la matière première soit respectée de manière à ce que sa qualité et sa typicité puissent s'exprimer dans les vins. »

Dès la fin des années 1990, Gonzague Lurton s’intéresse naturellement aux méthodes de conduite du vignoble qui puissent être respectueuses à la fois des traditions et de son environnement. Pour mieux appréhender les subtilités qu’il ressent dans ses vignes, Gonzague décide d’en savoir plus sur leurs particularités et ce qui leur donne leur caractère, les sols. Il sollicite des géologues comme Pierre Bécheler et Jean-Marie Viaud, véritables experts des sols viticoles de la région. Ces derniers explorent jusqu’à l’intérieur des parcelles de vigne et établissent une carte très précise des limites entre les variations ténues de la trame enrobant les graves. Un nouveau plan parcellaire est établi sur la base des limites pédologiques (cartographie). Ce plan constituera le canevas qui servira en 2001 et 2008 à définir la configuration des nouveaux cuviers bois et béton. Ainsi en 2000, Durfort-Vivens devient une « ferme pilote » pour la production intégrée en Gironde.

Les nouvelles installations ont été conçues dans l’esprit d’optimiser la sélection parcellaire, avec des cuves en bois et ciment de capacités adaptées à la taille de chaque parcelle. C’est en goûtant les raisins à l’approche des vendanges qu’il est vraiment possible d’estimer la maturité des fruits de chaque parcelle dans l’expression de son identité propre pour chaque millésime. En effet, chaque nouveau millésime représente une nouvelle opportunité d’affiner la précision des vins et d’affirmer l’identité du cru. Les vinifications sont faites en fonction de la qualité tannique des raisins. Les petites cuves permettent de suivre l’expression individuelle de chaque parcelle homogène. La climatisation est abandonnée au profit d’un système de ventilation contrôlée qui utilise l’air naturel. Le rendement des sources de chaud et de froid pour les cuves est adapté aux besoins et permet une grande économie d’énergie. 

La belle découverte de la biodynamie

Mais Gonzague décide d’aller encore plus loin et s’intéresse maintenant à la biodynamie. Une démarche presque philosophique, loin du mysticisme mais plutôt dans l’idée que l’on peut encore perfectionner les équilibres naturels entre la vigne, son climat, son sol et l’homme, qu’il soit le producteur ou le consommateur. Il rencontre Alain Moueix, propriétaire du Château Foroque à Saint-Emilion et précurseur en matière de biodynamie en Gironde. Il visite son vignoble, goûte ses vins et ceux de l’association Biodyvin à l’occasion des primeurs du millésime 2008. Gonzague est aussitôt frappé par la tenue parfaite du vignoble d’Alain Mouiex. Ces vins ont tous une identité qui leur est propre. Le discours réaliste et très posé d’Alain Mouiex le rassure et le convainc, nous sommes dans du concret. C’est donc décidé, Gonzague se lance dans la biodynamie. Alain Mouiex accepte de devenir son conseiller et le Château Durfort-Vivens se lance dans cette belle aventure en 2009 sur sept hectares du vignoble, soit environ 15 % de la surface exploitée. Au début, il s’agit presque d’un jeu, très excitant. Le calendrier lunaire et les différents ouvrages sur le sujet envahissent les tables de nuit de Gonzague mais également celles de ses collaborateurs. Les premiers effets agissent d’abord là où on les attendait le moins : chez les vignerons et chauffeurs de tracteurs qui ont, bien entendu, été intégrés et associés à la démarche. Là où la chimie peut rendre fainéant, en biodynamie il est fondamental d’anticiper. Chacun y prend goût, s’y intéresse et constate très vite les effets sur le vignoble. L’expérience est concluante et positive. On s’organise, on s’outille et la surface est doublée en 2010 puis en 2011 pour représenter près de 70 % du vignoble en 2012. C’est alors qu’une part de certitude ou plutôt de conviction commence à s’installer. En 2009 et 2010, il était plutôt facile de cultiver en biodynamie, sans pression sanitaire sur le vignoble. Mais en 2011 et 2012, ce fut une autre histoire : la présence du botrytis au moment des vendanges ces deux années-là et la forte pression des maladies cryptogamiques en 2012 ont inquiété. Contre toute attente, les meilleurs résultats ont chaque fois été obtenus sur les parties du vignoble conduites en biodynamie ! Château Durfort-Vivens est en conversion totale à la biodynamie à partir du millésime 2013 en vue d’une certification et toute l’équipe est ravie de se lancer dans cette aventure qui donne du sens à leur métier et à leur passion.

Patricia Courcoux Lepic

 

 

 

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