Bonjour,
Je vous souhaite de très beaux voyages de lectures.

Email: patricia.lepic@gmail.com

@Like Oui Said

L’histoire du Bristol commence en 1758. A cette époque la Place de La concorde s’appelle encore la place Louis XV. Le quartier du faubourg Saint-Honoré se développe rapidement ces années là, sous l'impulsion de riches financiers qui y font construire de magnifiques hôtels particuliers dont témoignent encore ceux qui ont été conservés entre la rue du Faubourg Saint-Honoré et l'avenue Gabriel. La construction de la Place de la Concorde et l’agrandissement de l’Avenue des Champs Elysées donne un nouveau prestige au Faubourg St Honoré parallèle. On sait que c’est un entrepreneur du roi Louis XV qui acheta au Duc de Noailles un grand terrain sur lequel se trouve l’actuel Hôtel Bristol.

Quelques années plus tard, il y fit construire un hôtel particulier que la Comtesse de Damas rachètera et léguera à sa fille la Comtesse Charles de Voguë. La Comtesse, veuve, vend l’hôtel en 1829 au Comte de Castellane qui ré décore l’intérieur avec grand luxe mais aussi avec beaucoup d’excentricité !

Les chroniques de l’époque en témoignent et ont souvent raconté les fêtes incroyables données par le comte Jules de Castellane dans cet hôtel que l’on appelait la Maison du mouleur, à cause des statues en plâtre représentant des dieux et des déesses à peu près nus disséminés partout, jusqu’à tout le long de la façade de l’hôtel. Il y avait aussi un grand jardin le long duquel se trouvait un couloir entièrement décoré de meubles antiques et de curiosités égyptiennes, ce qui était assez avant-gardiste et peu commun à l’époque. Jules de Castellane avait également fait construire une salle de spectacle dans son hôtel particulier, seul théâtre construit dans une demeure privée.

Pendant quatre ou cinq ans, les spectacles, les fêtes, les bals les plus spectaculaires ont été donnés à l’hôtel de Castellane par cet homme à l’esprit vif et à l’allure tout à fait excentrique. Puis la magnifique salle à manger cessa de recevoir le tout Paris, et les fêtes s’interrompirent lorsque les malheurs de la famille arrivèrent, et plongèrent la comtesse de Castellane dans une retraite qu’elle ne quitta guère que pour le mariage de sa fille aînée, en 1863.

Après la première guerre mondiale, c’est Hyppolyte Jammet, fils des propriétaires du célèbre restaurant « le bœuf à la mode » qui acquiert l’hôtel particulier de Jules de Castellane, laissé à l’abandon depuis un certain nombre d’années. En 1925, Hippolyte y crée un hôtel des voyageurs qu'il appelle le "Bristol", en hommage à un grand voyageur du XVIIIème siècle célèbre pour son goût du luxe et du confort, le comte de Bristol. Pendant la seconde guerre mondiale, le Bristol qui est le seul hôtel à posséder un abri anti gaz devient la résidence officielle des ressortissants américains à Paris. Hippolyte Jammet protège ses clients, notamment ceux qui aident les populations persécutées à quitter le pays. Il héberge à cette époque, l’architecte Lerman, dans une chambre mystérieusement absente des registres des concierges…Monsieur Lerman supervisera depuis sa chambre les travaux pour embellir l’hôtel.

1963, Le Bristol devient le préféré des hôtels parisiens, distinction du Guide américain Fielding’s Travel to Europe. L’histoire d’amitié qui lie l’hôtel aux Etats-Unis se confirme donc. Dix ans plus tard, le fils d’Hyppolite, Pierre Jammet décide de lancer un nouveau concept de menu pour le restaurant de l’hôtel : le menu unique servi lors des Mercredis du Bristol. Grand succès, l’hôtel reçoit des tas de compliments et de louanges et remporte le trophée Kléber Colombes du célèbre guide Kléber-Colombes des Touristes Gastronomes.

En 1975, Joséphine Baker vient fêter ses cinquante ans de carrière au Bristol lors d’un dîner réunissant plus de 250 invités. Cela sera la dernière grande soirée de l’époque de la famille Jammet. Mais l’aventure de l’hôtel se poursuit en 1978 grâce à Monsieur Rudolph A. Oetker, homme d’affaire allemand, qui en devient le nouveau propriétaire. Déjà propriétaire de l’Eden Roc à Antibes et du Brenner’s Park Hôtel à Baden Baden il connaît bien l’hôtellerie de luxe. Il construit une nouvelle aile côté jardin, dans l’ancien couvent des Petites Sœurs de la Bonne Espérance qui avait été racheté par Hippolyte Jammet en 1955, ainsi qu’une piscine, et le dessin d’un grand jardin à la française. Avec encore quelques transformations graphique de couleur et de logo, la marque Bristol se construit avec les valeurs d’un palace pour esthète, un hôtel généreux, vivant et surprenant.

Quelques enjambées dans le temps plus loin, jusqu’en 2009, l’hôtel qui a acquis l’immeuble mitoyen donnant sur l’Avenue Matignon, a ouvert une nouvelle page de son histoire avec 182 chambres, 5 suites de plus, et un nouveau restaurant : le 114 Faubourg.

2011 : Le Bristol devient le premier établissement français à avoir officiellement la distinction Palace.

250 ans se sont écoulés. Depuis quelques mois, le Bristol s’est doté d’un nouveau spa, ainsi que d’une nouvelle décoration pour son restaurant trois étoiles au guide Michelin l’Epicure. Ava Garner, Marylin Monroe, Rita Hayworth, Grace Kelly, Orson Wells ou encore Charlie Chaplin qui ont contribué à l’histoire et à l’esprit du palace seraient certainement très heureux de pouvoir encore se promener dans l’hôtel et contempler les œuvres d’art, toutes des pièces uniques, qui témoignent d’un passé et d’un art de vivre à la française.

Patricia Courcoux Lepic

 

My stories

Wine
Wine
Wine Champagne Spirit
Art
Art
Architecture Painting Design Fashion Photo
Culture
Culture
Literature Music Palaces Hotels Restaurants Chefs